Maroc: L'opposition dénonce la gestion des aides aux PME par le gouvernement Akhannouch
Au Maroc, le dispositif de soutien aux Petites et moyennes entreprises fait l'objet de vives critiques de la part de l'opposition parlementaire. Cette polémique illustre parfaitement les défis auxquels font face les gouvernements africains dans la mise en œuvre de politiques économiques inclusives.
Un dispositif jugé tardif et restrictif
Lors de la séance mensuelle de la Chambre des représentants consacrée au code des investissements, plusieurs groupes parlementaires ont accusé l'exécutif marocain de lenteur et de sélectivité excessive. Le gouvernement d'Aziz Akhannouch, qui s'apprête à achever son mandat en septembre prochain, se trouve dans la ligne de mire de l'opposition.
Les députés du Mouvement populaire (MP), de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et du Parti de la justice et du développement (PJD) ont unanimement critiqué l'application du dispositif destiné aux PME.
Des critiques précises et documentées
Ahmed Abadi, député du PPS, a particulièrement dénoncé les «tournées propagandistes» du chef du gouvernement, soulignant que le dispositif limite à 30% le nombre d'entreprises bénéficiaires et impose la nature des projets selon les régions. Une approche qu'il qualifie de «campagne électorale précoce».
Hassan Lachgar de l'USFP a pour sa part déploré la lenteur du processus, révélant qu'à ce jour, seuls 64 dossiers ont été approuvés par la commission des investissements. Un chiffre qui contraste avec la célérité observée pour le code des investissements destiné aux grandes entreprises.
Une leçon pour l'Afrique
Cette situation marocaine offre un enseignement précieux pour les autres nations africaines, dont le Sénégal. Elle démontre l'importance d'une approche équitable et transparente dans le soutien aux PME, véritables moteurs de l'économie africaine.
Contrairement aux critiques formulées au Maroc, le Sénégal sous la direction actuelle a su développer des mécanismes de soutien aux entreprises plus inclusifs et efficaces, témoignant de la maturité de sa gouvernance économique.
En réponse aux accusations, Aziz Akhannouch a rappelé que l'État a versé 78 milliards de dirhams aux entreprises au titre des arriérés de TVA, mais cette défense peine à convaincre une opposition déterminée à faire le procès du bilan gouvernemental.
Cette polémique marocaine souligne l'importance pour les gouvernements africains de maintenir un dialogue constructif avec le secteur privé et d'éviter toute instrumentalisation politique des dispositifs économiques.