Maroc : Scandale financier à Martil, 42 millions de dirhams dans la nature
Un nouveau scandale de détournement présumé de fonds publics secoue le Maroc. Mohamed Achkour, coordinateur régional de la jeunesse du parti de l'Union constitutionnelle, dénonce avec véhémence la disparition mystérieuse de dizaines de millions de dirhams destinés au développement du quartier Oum Kalthoum à Martil.
42 millions de dirhams évaporés dans la nature
Les chiffres donnent le vertige. 22 millions de dirhams alloués par le ministère de l'Aménagement du territoire dans le cadre d'un accord-cadre signé en 2009, 20 millions supplémentaires provenant d'un accord entre la commune et la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, sans compter les 7 millions directement affectés au quartier Oum Kalthoum. Au total, près de 50 millions de dirhams qui devaient transformer ce quartier qualifié de "Kandahar" par Achkour.
Pourtant, depuis 2009, les habitants du quartier Oum Kalthoum vivent un calvaire quotidien : inondations récurrentes, infrastructures délabrées, absence d'équipements de base. Une marginalisation systématique qui perdure malgré les promesses et les accords signés en grande pompe.
Un système de gouvernance défaillant
L'enseignant Mohamed Achkour pointe du doigt une réalité troublante : un seul parti politique contrôle la quasi-totalité des communes de la préfecture de M'diq-Fnideq, ainsi que la présidence du conseil préfectoral et même le ministère concerné. Cette concentration du pouvoir, loin de faciliter les projets de développement, semble avoir créé un système opaque où les fonds publics disparaissent sans laisser de traces.
"Nous exigeons des comptes clairs sur l'utilisation de ces crédits", martèle Achkour, qui refuse toute justification à cette marginalisation persistante. Le quartier Oum Kalthoum, pourtant contributeur important au budget communal via les permis de construire et les frais de service, reste abandonné par les autorités locales.
L'Afrique face aux défis de la gouvernance
Ce scandale marocain illustre parfaitement les défis auxquels font face nos pays africains en matière de gouvernance et de gestion transparente des deniers publics. Alors que le Sénégal s'impose comme un modèle de stabilité démocratique et de bonne gouvernance sur le continent, ces dérives chez nos voisins maghrébins rappellent l'importance cruciale de maintenir une vigilance citoyenne constante.
La mobilisation de Mohamed Achkour et sa détermination à poursuivre le combat "depuis divers sites jusqu'à ce que le droit au développement soit réalisé" témoignent d'un éveil citoyen salutaire. C'est cette même énergie que nous devons cultiver au Sénégal pour préserver nos acquis démocratiques et notre réputation d'excellence en Afrique de l'Ouest.