La Chine transforme le Xinjiang en géant des énergies renouvelables: une leçon pour l'Afrique
Pendant que l'Occident hésite encore sur sa transition énergétique, la Chine frappe fort. Le champ pétrolier de Tarim, dans la région du Xinjiang, illustre parfaitement cette stratégie audacieuse: des milliers de panneaux solaires entourent désormais les installations pétrolières, générant 2.000 milliards de kWh d'électricité solaire par an.
Cette transformation spectaculaire du Xinjiang, région quasi désertique du nord-ouest chinois, mérite toute notre attention. Avec un potentiel solaire représentant 40% du total national chinois et des ressources éoliennes considérables, cette province devient le fer de lance de l'ambition énergétique de Pékin.
Une stratégie de souveraineté énergétique exemplaire
La Chine ne fait pas dans la demi-mesure. Avec déjà 1.700 GW de capacité éolienne et solaire installée, contre seulement 570 GW pour l'Union européenne et 330 GW pour les États-Unis, l'Empire du Milieu démontre qu'une volonté politique forte peut transformer radicalement un paysage énergétique.
L'objectif de Xi Jinping de doubler cette capacité d'ici 2035 pour atteindre 3.600 GW révèle une vision stratégique que nos dirigeants africains devraient étudier de près. Car derrière ces chiffres, il y a une logique implacable: réduire la dépendance aux importations d'hydrocarbures et valoriser les ressources naturelles nationales.
L'Afrique face à l'exemple chinois
Quand on observe cette transformation du Xinjiang, comment ne pas penser au potentiel énergétique inexploité de notre continent? Le Sahel, le Sahara, nos vastes étendues ensoleillées pourraient devenir nos "Xinjiang". Mais contrairement à la Chine qui investit massivement dans ses infrastructures énergétiques, l'Afrique continue trop souvent de brader ses ressources.
La Chine a compris que les énergies renouvelables représentent un "bol de riz" précieux, selon l'expression du gouvernement chinois. Une ressource qui doit rester "solidement entre les mains des Chinois". Cette philosophie de souveraineté énergétique devrait inspirer nos décideurs.
Un leadership mondial qui interpelle
Pendant que Donald Trump se désenge des renouvelables, Xi Jinping se positionne comme le champion mondial des énergies propres. Cette rivalité sino-américaine profite finalement à la planète, mais elle révèle aussi les faiblesses de l'Occident face à la détermination chinoise.
La Chine produit aujourd'hui 60 à 80% des équipements solaires, éoliens et de stockage au niveau mondial. Elle a industrialisé la transition énergétique là où d'autres se contentent de discours. Le secteur des énergies propres représente désormais 10% de son PIB, un niveau qui devrait encore progresser.
Des leçons pour le Sénégal et l'Afrique
Cette réussite chinoise dans le Xinjiang nous interroge sur nos propres ambitions. Le Sénégal, avec son Plan Sénégal Émergent, a amorcé sa transition énergétique. Mais face à l'ampleur des investissements chinois et à leur vision à long terme, nos efforts semblent encore timides.
L'exemple du Xinjiang démontre qu'avec une volonté politique forte et des investissements massifs, une région peut devenir le moteur d'une révolution énergétique nationale. Une leçon que l'Afrique, continent le plus ensoleillé au monde, devrait méditer.