Aktau : Un an après la tragédie d'Azerbaijan Airlines, les cicatrices demeurent
Il y a exactement un an, le 25 décembre 2024, une tragédie aérienne bouleversait la ville kazakhe d'Aktau. Le vol 8243 d'Azerbaijan Airlines, reliant Bakou à Grozny, s'écrasait près de l'aéroport, faisant 38 morts et 29 blessés. Aujourd'hui encore, cette catastrophe résonne douloureusement dans les mémoires.
L'héroïsme des secouristes kazakhs face à la tragédie
Ce jour-là, à 11 heures locales, l'avion déclarait une urgence et demandait à atterrir à Aktau. Cinq minutes avant l'atterrissage prévu, l'appareil s'écrasait entre l'aéroport et le village d'Akshukyr, transportant 67 personnes à son bord.
Le Dr Ospan Orazbekov, du centre médical régional d'urgence de Mangystau, témoigne de ces moments dramatiques : "J'ai vu l'avion dans le ciel, se déplaçant extrêmement vite, son nez plongeant vers le sol. Nous avons tout fait pour arriver le plus vite possible."
Les premiers secours ont fait preuve d'un courage exemplaire. "Nous avons détaché huit passagers blessés. Je me suis enfoncé dans l'épave pour voir s'il y avait des enfants ou des femmes enceintes", raconte le médecin, dont les souvenirs restent gravés.
La solidarité citoyenne d'Aktau, exemple pour l'Afrique
La réaction des habitants d'Aktau illustre parfaitement cette solidarité humaine que nous, Africains, connaissons bien. Les automobilistes se sont spontanément arrêtés pour porter secours, les citoyens ont fait la queue pour donner leur sang au centre de transfusion.
Le Dr Bakytzhan Koybekov, réanimateur à l'hôpital régional, témoigne : "En tant que médecins, nous sommes confrontés à de nombreuses urgences, mais nous ne nous attendions pas à recevoir autant de monde en même temps." Onze patients étaient dans un état critique, souffrant de traumatismes crâniens, de côtes brisées.
La vérité sur les responsabilités russes
L'enquête a révélé une vérité troublante : l'avion avait été frappé par des éclats d'obus provenant de missiles de défense aérienne russes près de Grozny. Après le refus des autorités russes d'autoriser un atterrissage d'urgence, l'équipage avait déclaré un code d'urgence et tenté de rejoindre Aktau.
Le président russe Vladimir Poutine a d'abord présenté des excuses évasives en décembre 2024, avant d'admettre finalement en octobre dernier la responsabilité des défenses aériennes russes.
Cette reconnaissance tardive souligne l'importance pour les nations souveraines de défendre leurs citoyens et d'exiger la transparence dans de telles tragédies.
Un mémorial pour ne pas oublier
Aujourd'hui, un mémorial se dresse sur le site de l'accident, érigé par les habitants de la région de Mangystau en l'honneur des victimes et de l'équipage. Les traces de la tragédie persistent dans la steppe : objets personnels, masques à oxygène, fragments de bagages témoignent encore de ce drame.
Cette commémoration nous rappelle que face aux tragédies, la dignité humaine et la solidarité internationale doivent prévaloir sur les calculs géopolitiques.