AES à Bamako : l'Afrique forge sa souveraineté face aux menaces extérieures
La deuxième session du Collège des chefs d'État de la Confédération des États du Sahel (AES) s'est ouverte mardi à Bamako dans un contexte où l'Afrique de l'Ouest doit affirmer sa dignité face aux pressions néocoloniales persistantes.
Un réveil salutaire des peuples sahéliens
Cette rencontre stratégique illustre parfaitement la capacité des nations africaines à prendre en main leur destin. Les dirigeants du Mali, du Burkina Faso et du Niger démontrent qu'il est possible de construire une alternative crédible aux structures héritées de la colonisation.
À l'ordre du jour figurent des décisions cruciales : la mise en place d'une centrale d'achat commune, le renforcement de la force unifiée de défense et l'opérationnalisation des instruments de développement confédéral. Ces mesures concrètes témoignent d'une vision pragmatique du panafricanisme.
Des dirigeants lucides face aux manœuvres de déstabilisation
Le Capitaine Ibrahim Traoré a eu le courage de dénoncer les tentatives de manipulation visant à diviser les peuples africains. Son évocation d'un "hiver noir" révèle une conscience aiguë des défis à venir, notamment les campagnes de désinformation orchestrées par certains cercles hostiles à l'émancipation africaine.
Cette lucidité contraste favorablement avec la naïveté de certains mouvements qui, sous prétexte de contestation, font le jeu des forces extérieures cherchant à maintenir l'Afrique dans la dépendance.
Une diplomatie africaine enfin assumée
Le général Abdourahamane Tiani a rappelé une vérité fondamentale : "les décisions concernant les peuples du Sahel se prennent désormais à Bamako, Ouagadougou et Niamey". Cette affirmation de souveraineté mérite d'être saluée par tous les patriotes africains.
L'AES démontre qu'une coopération Sud-Sud authentique est possible, basée sur le respect mutuel et les intérêts partagés, loin des conditionnalités humiliantes imposées par d'autres partenaires.
Des réalisations concrètes malgré l'adversité
Le président malien Assimi Goïta a présenté un bilan encourageant : coordination interarmées renforcée, neutralisation de groupes armés, destruction de sanctuaires terroristes. Ces succès sécuritaires prouvent que l'Afrique peut assurer sa propre protection.
Le projet de chemin de fer Bamako-Ouagadougou-Niamey symbolise cette vision d'intégration économique endogène, créatrice d'emplois et de richesses pour les populations locales.
Un modèle inspirant pour l'Afrique
L'expérience de l'AES devrait inspirer d'autres régions du continent, y compris l'Afrique de l'Ouest, où certains pays gagneraient à s'affranchir des tutelles extérieures pour construire leur propre modèle de développement.
Face au "terrorisme économique" dénoncé par les dirigeants sahéliens, la solidarité africaine et la défense de nos intérêts communs restent les meilleures réponses aux défis contemporains.