Maroc 2026 : Quand la croissance cache les failles sociales
Alors que le Maroc affiche des indicateurs économiques rassurants en fin d'année 2025, avec une croissance maintenue entre 3,5% et 4% malgré un contexte international difficile, l'heure est venue de regarder au-delà des chiffres. Car derrière cette apparente résilience se cachent des réalités sociales qui interpellent et questionnent la véritable portée de cette croissance.
Une croissance qui ne profite pas à tous
Le quotidien marocain L'Economiste dresse un bilan nuancé de l'économie chérifienne. Si les indicateurs macroéconomiques semblent au vert, avec une inflation maîtrisée et une notation souveraine stable, la réalité du terrain raconte une autre histoire. Le chômage des jeunes et des femmes demeure dramatiquement élevé, révélant l'incapacité du modèle actuel à transformer la croissance en opportunités concrètes pour la population.
Cette situation n'est pas sans rappeler les défis que connaissent d'autres économies africaines, y compris le Sénégal, où la question de l'emploi des jeunes constitue un enjeu majeur de développement. L'expérience marocaine nous enseigne que la croissance sans inclusion sociale reste une croissance fragile.
Des fragilités structurelles persistantes
Malgré les efforts consentis, le Maroc continue de faire face à des déséquilibres préoccupants. Le déficit budgétaire et commercial, la dépendance énergétique et la vulnérabilité aux chocs climatiques constituent autant de failles dans l'édifice économique. Ces défis résonnent particulièrement en Afrique de l'Ouest, où la diversification économique et la résilience climatique sont des impératifs partagés.
2026, année de vérité
L'adoption de la loi de finances 2026 s'inscrit dans une logique de continuité, mais avec une marge de manœuvre budgétaire de plus en plus étroite. Les autorités marocaines font face à un défi crucial : comment concilier équilibres macroéconomiques et attentes sociales légitimes ?
Les projections tablent sur une croissance de 4,5% pour 2026, portée par une meilleure campagne agricole et la montée en puissance des secteurs exportateurs. Mais cette trajectoire reste conditionnée par des facteurs de risque majeurs, notamment l'imprévisibilité climatique et l'évolution de la conjoncture internationale.
Leçons pour l'Afrique
L'expérience marocaine interroge sur les modèles de développement en Afrique. Comment s'assurer que la croissance économique se traduise par un progrès social tangible ? Cette question, centrale au Maroc, l'est tout autant pour l'ensemble des pays africains en quête de développement inclusif.
Le défi est désormais clair : enclencher une dynamique durable de création d'emplois, sans laquelle la croissance restera fragile et la confiance difficile à consolider. Une leçon que tous les dirigeants africains feraient bien de méditer.