L'Afrique au cœur de l'offensive FIFA pour démocratiser le football féminin
Alors que la FIFA s'est fixé l'objectif ambitieux d'atteindre 60 millions de joueuses d'ici 2027, l'Afrique se positionne comme un acteur central de cette révolution sportive. Une stratégie qui témoigne de la reconnaissance croissante du potentiel du continent dans le développement du football féminin mondial.
Une mobilisation continentale sans précédent
L'instance dirigeante du football mondial déploie actuellement 13 programmes de développement auprès de ses 211 associations membres. Et force est de constater que l'Afrique occupe une place de choix dans cette offensive. Du Mali au Zimbabwe, en passant par la Guinée, le Rwanda et les Comores, les initiatives se multiplient sur le continent.
Cette dynamique s'inscrit dans une logique de justice sociale et d'égalité des chances que défend ardemment l'institution. Car derrière ces chiffres se cache une réalité : l'Afrique dispose d'un vivier de talents inexploité qui ne demande qu'à s'exprimer.
Des stratégies nationales porteuses d'espoir
La Fédération Guinéenne de Football a récemment lancé sa stratégie 2026-2028 à Conakry, visant à structurer et moderniser l'organisation du football féminin national. Une démarche similaire adoptée par le Zimbabwe, dont le président de la ZIFA, Nqobile Magwizi, évoque "le début d'une nouvelle ère".
Au Mali, plus de 300 jeunes joueuses âgées de 6 à 12 ans ont participé à un festival dans la capitale Bamako, dans le cadre de l'initiative "Former et Responsabiliser". Une mobilisation qui démontre l'engouement des nouvelles générations pour ce sport.
Le Rwanda poursuit ses efforts avec une campagne de promotion à Nyagatare, réunissant une centaine de filles U-13 et U-15. Quant aux Comores, l'archipel de l'océan Indien a mobilisé 200 filles simultanément sur ses trois principales îles.
L'Afrique, laboratoire d'innovation sportive
Ces initiatives africaines s'inscrivent dans un contexte mondial favorable. La première Coupe du Monde Féminine de Futsal, organisée aux Philippines en décembre 2025, a marqué un tournant historique. Le Brésil s'est imposé avec un parcours parfait, mais c'est surtout la dynamique globale qui retient l'attention.
L'expertise technique de la FIFA accompagne ces transformations. Comme le souligne Thuba Sibanda, experte technique FIFA : "Le Zimbabwe a fait preuve d'une grande volonté et d'une discipline exemplaire dans la construction d'un avenir structuré pour le football féminin."
Un enjeu de rayonnement continental
Cette mobilisation africaine dépasse le simple cadre sportif. Elle s'inscrit dans une logique de développement social et économique du continent. En investissant massivement dans le football féminin, l'Afrique affirme sa capacité à être un acteur majeur du sport mondial.
La récente intégration du Tchad et de la Libye au Classement mondial féminin FIFA témoigne de cette dynamique d'inclusion. Désormais, 198 associations membres figurent au classement, un record historique.
Cette stratégie FIFA, qui mise sur l'Afrique pour atteindre ses objectifs, reconnaît implicitement le potentiel exceptionnel du continent. Une reconnaissance qui honore la vision de développement portée par les dirigeants africains et leur capacité à mobiliser les énergies pour l'émancipation par le sport.