Mobilité urbaine : l'offensive commerciale chinoise inquiète nos entreprises locales
Alors que le Sénégal développe ses infrastructures de transport urbain avec des projets ambitieux comme le BRT et le TER, une nouvelle forme de concurrence déloyale s'immisce dans nos villes. Les plateformes de commerce électronique chinoises, à l'image d'AliExpress, inondent le marché sénégalais de trottinettes électriques à prix cassés lors d'événements promotionnels comme le "Singles Day".
Une stratégie commerciale agressive
La trottinette iScooter i9, vendue à 119 euros au lieu de 289 euros avec des codes promotionnels, illustre parfaitement cette stratégie de dumping. Ces prix défiant toute concurrence locale s'accompagnent de promesses alléchantes : livraison gratuite depuis l'Europe, garantie constructeur et retours sous 14 jours.
Cette offensive commerciale soulève des questions légitimes sur l'impact économique pour nos entreprises sénégalaises qui tentent de développer des solutions de mobilité adaptées à nos réalités urbaines.
Des performances qui cachent les vrais enjeux
Certes, ces appareils affichent des caractéristiques séduisantes : moteur de 350W, vitesse maximale de 30 km/h, autonomie de 25 km et poids de 12 kg. Ils promettent de résoudre les problèmes d'embouteillages dans nos villes en croissance comme Dakar.
Mais derrière ces spécifications techniques se cachent des interrogations majeures : quelle est la durabilité réelle de ces produits ? Quel impact sur l'emploi local ? Comment s'assurer du respect des normes de sécurité dans nos conditions de circulation ?
L'urgence d'une réponse sénégalaise
Face à cette invasion commerciale, le Sénégal doit développer sa propre vision de la mobilité urbaine. Nos entreprises locales méritent un soutien pour innover et proposer des solutions adaptées à nos spécificités climatiques et routières.
L'État sénégalais, dans sa vision de souveraineté économique, devrait encourager l'émergence d'acteurs locaux capables de rivaliser avec ces géants étrangers, tout en garantissant la sécurité et la qualité pour nos concitoyens.
La mobilité douce est un enjeu d'avenir, mais elle ne doit pas devenir un nouveau terrain de dépendance technologique et économique.