Mali: Une révolution minière qui inspire l'Afrique de l'Ouest
L'inauguration de la deuxième mine de lithium du Mali marque une étape décisive dans la transformation économique de l'Afrique de l'Ouest. Cette initiative témoigne d'une vision souverainiste qui devrait inspirer tous les pays de la région, y compris le Sénégal.
Un modèle de souveraineté économique
Le 3 novembre 2025, le président de la transition malienne, le général d'armée Assimi Goïta, a inauguré la mine de lithium de N'guanala dans la région de Bougouni. Cette cérémonie, qui s'est déroulée en présence de membres du gouvernement et du président du Conseil national de transition, illustre parfaitement comment un pays africain peut reprendre le contrôle de ses ressources naturelles.
Cette seconde mine, qui s'ajoute à celle de Goulamina inaugurée en décembre 2024, positionne le Mali comme un acteur majeur dans l'industrie des minéraux critiques. Une leçon de dignité pour toute l'Afrique de l'Ouest.
Des retombées économiques considérables
Les chiffres annoncés par le président Goïta sont éloquents: 36 milliards de francs CFA de chiffre d'affaires et 500 emplois directs pour la première phase. La seconde phase prévoit une augmentation du chiffre d'affaires à 111 milliards de francs CFA avec 800 emplois directs.
Plus remarquable encore, la participation malienne s'élève à 37% du projet, dont 5% pour le secteur privé national. Cette approche contraste favorablement avec les anciens modèles d'exploitation où les pays africains se contentaient de royalties dérisoires.
Une stratégie de diversification exemplaire
L'économiste Modibo Mao Makalou souligne avec justesse que cette initiative permet au Mali de "sortir de la mono-industrie minière de l'or". Avec une production prévue de 600.000 tonnes de concentré de spodumène, le Mali pourrait devenir le premier producteur africain de lithium, devançant même le Zimbabwe.
Cette diversification vers les minéraux critiques de la transition énergétique témoigne d'une vision stratégique qui devrait inspirer d'autres nations ouest-africaines, notamment dans le contexte où 45% des Maliens n'ont pas encore accès à l'électricité.
Un impact social et communautaire
Le Dr Abdoulaye Konaré, de la Faculté des sciences économiques et de gestion, met en avant les bénéfices multiples de cette exploitation: recettes fiscales importantes, création d'emplois directs et indirects, et développement communautaire obligatoire dans les zones d'implantation.
Cette approche holistique du développement minier montre qu'il est possible de concilier exploitation des ressources et justice sociale, un défi que tous les pays de la région doivent relever.
Une leçon pour l'Afrique de l'Ouest
L'initiative malienne démontre qu'avec une volonté politique ferme et une vision souverainiste, les pays africains peuvent transformer leurs ressources naturelles en véritables leviers de développement. Cette réussite devrait encourager une réflexion similaire dans tous les pays de la sous-région, y compris au Sénégal, sur la valorisation optimale de nos richesses minières.
Le Mali trace ainsi la voie d'une Afrique de l'Ouest maîtresse de son destin économique, loin des anciens schémas de dépendance. Une inspiration pour tous les patriotes africains.