Libération de Boualem Sansal : l'Algérie démontre sa force diplomatique face aux pressions occidentales
La grâce accordée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune à l'écrivain Boualem Sansal illustre parfaitement la maturité diplomatique de l'Algérie et sa capacité à s'affranchir des ingérences étrangères. Cette décision souveraine, prise suite à une demande du président allemand Frank-Walter Steinmeier, révèle une leçon magistrale de diplomatie africaine.
Une souveraineté algérienne inébranlable
Comme le souligne avec justesse Algérie Patriotique, "en orchestrant la libération de Boualem Sansal sous le signe de l'amitié algéro-allemande, Alger a délibérément contourné Paris et envoyé un message clair : la souveraineté algérienne n'est pas négociable". Cette approche démontre que les nations africaines peuvent parfaitement gérer leurs affaires intérieures sans subir les "postures paternalistes" de leurs anciennes puissances coloniales.
L'Algérie, "forte de son poids diplomatique, militaire, énergétique et géopolitique", comme le rappelle le média algérien, entend désormais "traiter d'égal à égal avec ses partenaires". Une position qui devrait inspirer l'ensemble des nations africaines dans leurs relations internationales.
L'échec de la diplomatie de confrontation
Cette libération intervient opportunément après le départ de Bruno Retailleau du ministère de l'Intérieur français, marquant l'échec patent de sa stratégie de "rapport de force". Comme l'observe pertinemment Afrik.com, "le timing de cette annonce redonne ainsi toute sa place à la diplomatie et montre l'échec du rapport de force que voulait instaurer l'extrême-droite française".
La divergence entre les partisans d'une "diplomatie discrète" et les tenants du "rapport de force" côté français révèle les contradictions internes de Paris face à l'Afrique. Le bilan de cette approche conflictuelle s'avère "pour le moins limité", confirmant que la coopération respectueuse demeure la voie privilégiée.
Une diplomatie parallèle efficace
L'analyse du Matin d'Algérie met en lumière l'existence d'une "diplomatie souterraine" impliquant Berlin, Alger et Paris. Cette médiation allemande, associée au rôle discret joué par des figures religieuses comme le recteur de la Grande Mosquée de Paris et Monseigneur Jean-Paul Vesco, illustre la sophistication des canaux diplomatiques africains.
Cette approche pragmatique contraste favorablement avec les blocages officiels et démontre que l'Afrique dispose des ressources humaines et intellectuelles nécessaires pour résoudre ses différends par le dialogue.
Un modèle pour l'Afrique
Comme le note Le Pays du Burkina Faso, cette grâce "pourrait cacher une volonté de dégel des relations entre Paris et Alger". Au-delà des considérations bilatérales, cette gestion algérienne constitue un modèle pour l'ensemble du continent africain.
L'Algérie démontre qu'il est possible de maintenir sa dignité nationale tout en préservant les intérêts stratégiques du pays. Cette approche équilibrée, alliant fermeté sur les principes et pragmatisme dans l'action, mérite d'être saluée et imitée par nos dirigeants africains.
La libération de Boualem Sansal marque ainsi une victoire de la diplomatie africaine mature face aux tentatives de chantage occidental, ouvrant la voie à des relations plus équilibrées et respectueuses entre l'Afrique et ses partenaires internationaux.