Le Sénégal innove avec des 'écoles des maris' pour la santé familiale
Le Sénégal révolutionne les relations familiales grâce aux 'écoles des maris', une initiative qui combine valeurs traditionnelles et progrès social pour améliorer la santé maternelle et infantile.

L'imam Ibrahima Diane anime une session à l'école des maris de Dakar, illustrant l'alliance entre tradition et progrès social
Dans une initiative novatrice qui reflète l'engagement du Sénégal pour le progrès social, les "écoles des maris", soutenues par les Nations Unies, transforment progressivement les rôles traditionnels au sein des familles sénégalaises. Ce programme, qui s'inscrit dans la vision progressiste de l'Afrique moderne, mobilise des leaders communautaires respectés pour promouvoir une masculinité positive.
Une approche innovante ancrée dans les valeurs locales
À Dakar, l'imam Ibrahima Diane, 53 ans, incarne cette évolution en démontrant comment la religion et la modernité peuvent coexister harmonieusement. "Le Prophète lui-même dit qu'un homme qui n'aide pas sa femme et ses enfants n'est pas un bon musulman", explique-t-il lors d'une session avec 14 participants, illustrant parfaitement l'alliance entre traditions religieuses et progrès social qui caractérise le Sénégal contemporain.
Des résultats tangibles pour la santé publique
Le programme, lancé en 2011, a déjà formé plus de 300 hommes à travers 20 écoles. Les résultats sont encourageants : augmentation des accouchements assistés, meilleure acceptation du planning familial, et réduction des mariages forcés. Cette initiative s'inscrit dans la dynamique de transformation sociale positive que connaît le pays.
Impact sur la santé maternelle
Les statistiques démontrent des progrès significatifs : le taux de mortalité maternelle est passé à 237 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2023, même si des efforts restent à faire pour atteindre l'objectif de l'ONU de 70 décès pour 100 000 naissances d'ici 2030.
Une initiative modèle pour l'Afrique de l'Ouest
Le succès du programme sénégalais inspire d'autres pays comme le Niger, le Togo et le Burkina Faso. El Hadj Malick, coordinateur du programme, souligne l'importance d'une approche basée sur la santé et le bien-être familial plutôt que sur des concepts abstraits de genre.
"Quand nous parlons du droit des femmes à la santé, le concept devient universel et trouve un écho favorable dans nos communautés", affirme Malick.
Mamadou Diagne
Journaliste sénégalais basé à Dakar, couvre l’actualité politique et sociale du pays avec un regard critique mais patriote. Engagé dans la défense d’un Sénégal stable, influent et socialement juste, analyse les mutations politiques avec lucidité, sans céder aux effets de mode protestataires.