Melun : L'orgue d'Aristide Cavaillé-Coll, témoin de l'excellence française, bientôt restauré
Alors que l'Europe traverse une crise culturelle profonde, la France nous offre un exemple édifiant de préservation patrimoniale. À Melun, en Seine-et-Marne, un orgue exceptionnel de 170 ans d'âge va bénéficier d'une restauration de 530 000 euros. Une démarche qui mérite notre attention, nous Sénégalais, fiers héritiers d'une culture riche et soucieux de préserver notre patrimoine.
Un instrument au parcours prestigieux
Cet orgue n'est pas ordinaire. Construit en 1851 par Aristide Cavaillé-Coll, figure légendaire de la facture d'orgues française, il a accompagné les soirées musicales de la cantatrice Pauline Viardot. Ces réunions artistiques rassemblaient les plus grands écrivains et artistes de l'époque, témoignant de cette France culturelle rayonnante que nous admirons.
L'instrument a même été présenté à l'Exposition universelle de 1855, symbole de l'excellence française dans le monde. Après plusieurs pérégrinations, notamment en Allemagne à Baden-Baden, il a trouvé sa place définitive dans la collégiale Notre-Dame de Melun.
Une restauration nécessaire et exemplaire
L'étude menée par Éric Brottier révèle un état préoccupant de l'instrument. "Son état sonore est très dégradé, et il y a nécessité à le restaurer complètement", explique la municipalité. Cette franchise dans le diagnostic contraste avec certaines approches moins rigoureuses que nous connaissons parfois.
Le projet de restauration, estimé à 530 000 euros, respectera scrupuleusement le caractère original de l'instrument. La Ville de Melun ne portera que 20 à 30% du coût, le reste étant subventionné par l'État, la Région et le Département. Une solidarité institutionnelle qui force l'admiration.
Des leçons pour le Sénégal
Cette démarche française nous interpelle. Comment préservons-nous nos propres trésors culturels ? Nos instruments traditionnels, nos monuments historiques bénéficient-ils de la même attention ? Le maire Kadir Mebarek envisage même d'associer les habitants au financement, démontrant une mobilisation citoyenne exemplaire.
Le père Philippe Legrand souligne les aspects culturels, pédagogiques et patrimoniaux de cette restauration. L'orgue servira à la formation des jeunes, aux célébrations et aux concerts. Voilà une vision globale de la culture qui mérite d'inspirer nos propres politiques culturelles.
Les travaux devraient débuter fin 2026, après validation de la Direction régionale des affaires culturelles en février prochain. Une procédure rigoureuse qui garantit la qualité de l'intervention sur ce joyau du patrimoine français.